Patrimoine de Gap
L'histoire au coeur de Gap
Gap, ville préfecture des Hautes-Alpes surnommée la Capitale Douce des Alpes du Sud, est située à 100 kms au sud de Grenoble et à 180 kms au nord de Marseille.
Une position stratégique au coeur des montagnes !
C'est au Ier siècle avant J.-C. qu'une garnison de légionnaires romains fonda Vapincum - station défensive située sur la voie romaine "Via Domitia".
Grâce à sa position stratégique entre Provence et Dauphiné, celle-ci devint un important centre d'échanges pour le commerce dès le Moyen-âge.
Guerres de religion et incendie par le duc de Savoie en 1692 n'eurent pas raison de la volonté de faire de Gap un carrefour reliant Marseille à Grenoble, qui deviendra le chef lieu des Hautes-Alpes en 1790. Les routes se développèrent vers Valence (par le col de Cabre) et vers l'Italie, par le col de Montgenèvre sous l'impulsion du préfet Ladoucette nommé en 1802.
Napoléon Bonaparte y sera hébergé lors de son retour de l'île d'Elbe en 1815. De ce périple naîtra la route touristique "Route Napoléon".
Gap fut, selon toute vraisemblance, occupée par le peuple Gaulois des Avantici. Il est probable qu’ils occupaient des habitats fortifiés de hauteur sur les collines de Saint-Mens et de Puymaure. Au milieu du Ier siècle avant Notre Ere, des premiers habitats de type romains sont construits sur ce qui est aujourd’hui la place de la cathédrale. Gap joue le rôle de mansio (relais auberge) sur la voie Per Alpem Cottiam (la route à travers les Alpes et le royaume de Cottius) et un rôle de carrefour avec d’autres voies romaines. Un petit bourg va se développer et gagner en importance. Des maisons sont bâties ainsi que des lieux de cultes. Tous ces éléments sont attestés par l’archéologie. Au Bas-Empire (sans doute vers la fin du IIIe siècle), du fait de son développement et de sa position stratégique Gap devient chef-lieu de cité (une ville autonome qui domine un territoire). Ce nouveau statut incite les habitants à le montrer en construisant un rempart et en remodelant l’espace urbain. Avec la diffusion du christianisme mais plus encore lorsque celui-ci triomphe en devenant en 392 la religion officielle de l’Empire, un évêque s’installe à Gap et la ville accueille une première cathédrale sans doute à la fin Ve ou au début du VIe siècle. Du fait des vicissitudes de l’Histoire il y en aura au moins quatre autres cathédrales, la dernière étant celle que nous voyons aujourd’hui s’élever et dont l’achèvement de la construction remonte à 1906.
Durant le Moyen Âge la ville se développe sous l’autorité conjointe de seigneurs laïcs (Provençaux de Forcalquier ou les dauphins du Dauphiné) et ecclésiastiques (évêques mais aussi les responsables des différentes maisons religieuses établies dans la ville ou dans sa proximité). La Ville accueille un marché hebdomadaire et plusieurs foires de grandes renommées et de nombreux pélerins y passent (pèlerinage d’Embrun, de Compostelle, de Rome…). La Ville s’entoure de remparts qui sont construits et entretenus par la population et ses syndics. L’installation des papes à Avignon au XIVe siècle renforce sa situation de passage.
Au Temps Modernes, la ville aura à souffrir des guerres de religions lors desquelles elle est prise et reprise à tour de rôle par le parti catholique et les protestants menés par un bouillant chef de guerre champsaurin le futur connétable de Lesdiguières. La cathédrale, le palais épiscopal et une partie de la cité sont détruits en 1575. En 1692, lors des guerres de la Ligue d’Augsbourg, la ville est prise et ravagée par des troupes hétéroclites à la solde du duc de Savoie. Elle sera reconstruite pour partie avec des fonds issus de la caissette personnelle du roi Louis XIV. Après ce coup d’arrêt la ville reprendra son développement et sera remaniée à de nombreuses reprises. En 1790, elle deviendra le chef-lieu du département des Hautes-Alpes mais aussi une ville de garnison de deuxième ligne.
En mars 1815, de retour de son exil de l’île d’Elbe Napoléon y séjournera quelques heures. C’est de cette remontée de la France, du golf Juan à Paris qu’est issu la belle route touristique des Alpes dites route Napoléon.
Son rôle de carrefour routier se développe tout au long des XVIIIe et XIXe siècle l’apogée de ce rôle étant l’arrivée en 1875 du chemin de fer. Le train aura un double effet, il videra les campagnes haut-alpines (exode rural) tout en renforçant l’attractivité de Gap.
La ville garde en mémoire dans son tracé urbain une partie de son histoire mais les vestiges tant antiques que médiévaux sont rares. Les nombreux aménagement urbain ont fait disparaître une grande partie de cette histoire mais il reste ici ou là quelques ruelles étroites, sinueuses qui lui donne un aspect quelque peu médiéval.
Source : Jérome Nicault, enseignant en Histoire-Géographie et spécialiste d'Histoire locale
La configuration actuelle du centre-ville correspond approximativement à l’aspect général de la cité moyenâgeuse, et ce malgré les importants remaniements urbanistiques initiés au XIXè siècle. La structure du centre-ville doit se comprendre comme une continuité historique. Rues étroites et ruelles entrelacées, habitat en hauteur sont les témoins du passé de ville "fortifiée".
Laissez-vous charmer par le centre ancien de Gap, qui aura à coeur de vous séduire et de vous surprendre.
Monuments au coeur de Gap
Loin de pouvoir faire une liste exhaustive de la richesse du patrimoine bâti de Gap, nous vous proposons de découvrir quelques idées de lieux à visiter lors de votre séjour à Gap.
N'hésitez pas à approfondir votre découverte avec nos visites guidées !
La Cathédrale
La première église cathédrale fut élevée à cet emplacement (Place Saint Arnoux) au Vème siècle sur les ruines d'un temple romain dédié à Apollon.
Au cours des siècles, plusieurs édifices se succédèrent jusqu'à la contruction entre 1867 et 1905 du monument actuel par l'architecte Charles Laisné. Dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, elle a été classée monument historique le 9 août 1906.
L'utilisation de pierres de colorations diverses provenant de 41 carrières différentes donnent une allure majestueuse à l'ensemble du bâtiment, où se mèlent les styles roman et gothique.
Les mosaïques de l'allée et du choeur ont été réalisées par Gian Domenico Facchina en 1892 qui réalisa notamment les façades de l'Opéra Garnier à Paris.
La chapelle des Pénitents
Lieu de culte devenu salle de concerts mythique pour son incroyable acoustique, il règne à la chapelle des Pénitents une atmosphère particulière entre histoire et modernité.
L'Hôtel de Ville
La première maison communale fut construite en 1400 sur l’emplacement actuel de l’Hôtel de Ville. La construction du beffroi qui surplombe le bâtiment date de 1407. Détruit par l’incendie provoqué par les troupes du Duc de Savoie en 1692, l’immeuble sera reconstruit sur les plans de l’architecte Lechat et terminé en 1743, comme l’indique l’inscription en chiffres romains sous le balcon. La façade et l’escalier intérieur de l’Hôtel de Ville ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 29 novembre 1948.
Le blason de Gap
Le blason de la ville de Gap se compose d’un écu couleur d’azur, entouré par deux branches dorées, l’une de chêne et l’autre de laurier, et surmonté de quatre tourelles crénelées. Ces dernières correspondent aux quatre portes du rempart du xve siècle – Colombe, Jaussaude, Lignole et Saint-Arey – qui permettaient de rentrer dans la ville. À l’intérieur de l’écu, on retrouve la porte de ville dont dépassent quatre autres tourelles, deux crénelées et deux couvertes qui correspondent mutuellement aux deux gouvernements de la ville : le Pouvoir civil et le Pouvoir ecclésiastique.
Le choix des couleurs n’est pas anodin non plus – le bleu pour le ciel azur de Provence et l’or pour le soleil qui venait dorer le rempart de la ville.
Le village abandonné de Chaudun
Le village de Chaudun fondé en 1593 fut abandonné par ses habitants à la fin du XIXe siècle. C’est une histoire humaine étonnante qui illustre les difficultés économiques qui ont conduit à l’exode rural, certains chauduniers ont fait le choix d’émigrer vers l’Algérie, les Etats-Unis ou le Canada en quête d’une vie meilleure.
Aujourd’hui le site est au cœur d’un vaste domaine aux paysages sauvages et à la croisée de chemins de randonnée. Situé entre 1300 et 1350 m, ce large vallon circulaire, où convergent des torrents, est entouré de sommets dépassant les 2000 m d’altitude tel le pic de Gleize. Ici règnent une faune et une flore variées qui enrichissent ce site classé Natura 2000. Le mouflon (qui compte ici plus de 500 congénères), la sapinière du bois du Chapitre ou encore l’anémone pulsatille sont emblématiques de cette biodiversité.
Découvrez la ville autrement !
Randoland : une visite ludique du centre historique pour les enfants
Toutourisme :
Le patrimoine de Gap est accessible avec les toutous, exceptés la cathédrale et le musée départemental.